Crédits : Les taux continuent de grimper

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Depuis le début de l’année 2022, le courtier Cafpi observe des taux d’intérêt immobilier qui progressent toujours un peu plus chaque mois.

 Cette tendance haussière s’explique par une résurgence d’inflation, initialement liée à la sortie de crise sanitaire puis aggravée par la crise en Ukraine et ce qu’il convient d’appeler le 3ème choc énergétique (à défaut d’être strictement pétrolier). Les derniers chiffres d’inflation publiés par la BCE sont tout à fait détestables : +7,4% sur un an à l’échelle de l’UE, et en particulier +44% sur l’énergie et +8% sur les produits alimentaires de base. Les marchés financiers tablent désormais sur un relèvement des taux directeurs de la BCE en vue d’enrayer ce phénomène, à l’instar des décisions déjà annoncées par les banques centrales américaines et britanniques. Par anticipation, il en résulte une forte hausse des taux longs : l’OAT 10 ans est passée au-dessus de 1% depuis fin mars et culmine à 1,40% à l’heure où nous écrivons ces lignes.

La hausse des taux sur les crédits immobiliers reste néanmoins contenue. En avril, nos clients ont obtenu en moyenne : 1,13% (contre 1,02% le mois dernier) sur 15 ans (+ 11 centièmes) ; 1,21% (contre 1,11% le mois dernier) sur 20 ans (+ 10 centièmes) et 1,39% (contre 1,30% le mois dernier) sur 25 ans (+ 9 centièmes).

Selon les taux affichés par nos partenaires bancaires, les meilleurs profils peuvent obtenir des taux qui restent très attractifs : 0,80% (contre 0,78% le mois dernier) sur 15 ans (+ 2 centièmes) ; 0,90% sur 20 ans (stable par rapport au mois dernier) ; 1,13% (contre 1,04% en mars dernier) sur 25 ans (+ 9 centièmes). Nos clients peuvent donc se financer à des taux inférieurs à 1%, ce qui est historiquement très rare.

La hausse des taux de crédit pratiqués, alors que le taux de l’usure publié par la Banque de France pour le trimestre est stable, peut temporairement créer des effets d’éviction pour les ménages dont le coût de l’assurance-emprunteur est élevé, du fait de leur âge ou de problèmes de santé.

Par ailleurs, l’entrée en vigueur de la loi Climat et Résilience qui interdira de louer les logements les moins bien notés en termes de performance énergétique à partir de janvier 2023, implique dans un certain nombre de cas d’intégrer le coût des travaux de rénovation dans les plans de financement présentés aux banques.

Dans un tel contexte, le taux d’endettement maximum de 35% imposé par les normes du Haut Conseil de Stabilité Financière (hors situations dérogatoires) est le facteur limitant pour de nombreux projets. Il en découle une hausse importante des niveaux d’apport personnel qui se montent désormais à 19% de la valeur des projets en résidence principale (moyenne observée depuis le début de l’année), soit 54 300 € en province et 82 400 € en région parisienne.

Cafpi observe une constante réactivité chez la grande majorité de nos partenaires bancaires. Ainsi les délais de confirmation de proposition commerciale s’établissent en moyenne à 16 jours (contre 15 jours le mois dernier).